top of page
Rechercher
  • Le Citoyen Inconnu

0 Tempora, o mores

Dernière mise à jour : 29 mars 2020

O tempora, o mores,

Senatus haec intelligit, consul vidit ; hic tamen vivit. Vivit ?


O temps, ô mœurs,

Le sénat a entendu ces choses, le consul les a vues ; et pourtant il vit. Il vit ?


Cicéron, Catilinaires


Cher ami,



A travers les siècles et dans tous les pays du monde, depuis la Tamise jusqu'au fleuve Jaune, depuis Tibère jusqu'à Philippe, qui juge sans erreur du véritable bien, et de ce qui lui est opposé. Un épais nuage amoncelle des ténèbres sur l'esprit de l'Homme. En effet, qu'y a-t-il de raisonnable dans nos craintes ou dans nos désirs ? Combien de prières exaucés ont été la ruine de leurs auteurs ?


La république aussi, par péché de vertu, s'est trouvée parfois coupable.


Chaque fois, c'était dans la panique.


Quand le gouvernement échouait dans son devoir de réflexion et d'action, furent adoptés des lois que l'on appelle scélérates. Elles reposent toujours sur deux principes, l'un, subi, l'autre, actif, respectivement le caractère urgent et, la privation de libertés, comme un remède. La mère de toutes ces lois suspectes modernes, c'est le décret du 17 septembre 1793, la loi des suspects. La paternité s'en trouve dans l'esprit de Robespierre. Sous couvert de protéger la nation, la jeune république française décrétait par la vertu du premier article: « Immédiatement après la publication du présent décret, tous les gens suspects qui se trouvent dans le territoire de la République, et qui sont encore en liberté, seront mis en état d'arrestation. ». Sous couvert de vertu, la terreur naissait. Et avec elle, la première république entamait son agonie.


L'actuel gouvernement cédant à la panique, notre temps aussi, hélas, avec les générations qui font vivre cette époque, se sont vus couvrir par lui d'une loi que l'histoire retiendra, je le crois, comme calamiteuse pour le droit.


Ami, mettre en état d'arrestation tous les français qui se trouvent dans le territoire de la République, ou dans un autre jargon, en état de confinement, c'est suspecter tous les Français de maladie.


Et suspendre la liberté, la suspendre par l'autorité directe, arbitraire, violente, du pouvoir exécutif, cela porte un nom : le coup d'état. C'est ainsi que cela se nomme dans une oligarchie, une monarchie, un empire, c'est ainsi que cela se nomme dans toutes les formes de gouvernement que l'intelligence saura concevoir. La République ne saurait le nommer autrement. C'est ainsi qu'agissait le Comité de Salut Public. C'est ainsi qu'il agissait devant des menaces réelles. C'est ainsi qu'en voulant le bien, il produisait le mal.


Ni la mémoire, ni la raison, ni les principes ne doivent faillir, quelles que soient les circonstances. Dans ce dessein la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de mille-sept-cent-quatre-vingt-neuf est un phare éternel. Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l'oppression. Tout comme le décret du 17 septembre 1793, « la loi des suspects », est coupable devant l'Histoire, j'accuse le gouvernement auteur du décret du 16 mars 2020, « la loi des malades » de crime contre les principes essentiels d'une nation et des citoyens qui la constitue.


Qui considèrerait malgré la raison que la santé de ses concitoyens passe au dessus de tout ? A toi l'ami, qui craindrait pour la vie plus que pour les grands principes qui doivent guider toute action politique, à toi qui érigerait la santé en principe ultime par delà le droit du citoyen, à toi, ami, je rappellerais humblement que la santé, ce n'est pas seulement quelques kilogrammes de CHNOPS qui se meuvent dans une organisation moléculaire fonctionnelle. La santé repose également sur la psyché. Orandum est, ut fit mens sana in corpore sano, disait le poète dans une Satyre, ce qu'il faut implorer, c'est un esprit sain dans un corps sain.


Les recommandations de l'OMS n'en disent pas moins. Ces recommandations qui adressent des considérations psycho-sociales et qui s'inquiètent du risque sur la santé mentale pendant l'épidémie de Covid-19. Particulièrement, dans son 22ème point à se sujet, l'OMS s'inquiète de la fragilité des personnes âgées et isolées, de ceux dont le risque de détresse peux augmenter les troubles cognitifs. Considérera-t-on un suicide comme un geste qui aura sauvé autrui ?


Dans ce sens, la recherche publié le 26 février 2020 dans The Lancet, (The psychological impact of quarantine and how to reduce it: rapid review of the evidence) suggère que l'impact psychologique de la quarantaine est large, substantiel, et peut durer longtemps. La quarantaine peut provoquer des symptômes post-traumatiques. Non moins cruel devant l'annonce récente de prolongation du confinement, cet article note l'impact négatif de la prolongation de la quarantaine par rapport à la durée initialement fixée, même prolongée d'un bref délai.


Mais cela nous concerne-t-il vraiment peux-tu me rétorquer ? Après tout, nous sommes en confinement. Le confinement , cela doit être différent de la quarantaine, ou de l'isolement, non ?


Dans le Règlement Sanitaire International de deux-mille-cinq, dernier en date et dont la France est signataire, ne se trouve défini aucune mesure de confinement. S'y trouve en revanche définies parmi les mesures de santé publique, la quarantaine et l'isolement. La « quarantaine » s’entend de la restriction des activités et/ou de la mise à l’écart des personnes suspectes qui ne sont pas malades ou des bagages, conteneurs, moyens de transport ou marchandises suspects, de façon à prévenir la propagation éventuelle de l’infection ou de la contamination ; l'« isolement » s’entend de la mise à l’écart de malades ou personnes contaminées ou de bagages, conteneurs, moyens de transport, marchandises ou colis postaux affectés de façon à prévenir la propagation de l’infection ou de la contamination.


Notre confinement ressemble à la quarantaine, mais n'en ai pas une. Il ressemble à l' isolement, mais n'en ai pas un.


A moins d'entendre que tous les Français soient suspects et/ou malades, notre confinement ne se considère ni au sens de la quarantaine, ni au sens de l'isolement. Le confinement, n'est pas une mesure sanitaire.


Pire, le confinement, au sens légal de la loi républicaine est une mesure de détention et de sanction défini dans le code pénal (articles R57-7-38 à R57-7-42), C'est la mesure la plus punitive sur les sept prévues pour les détenus mineurs, et la seconde en gravité, sur les huit prévues pour les détenus majeurs. Le confinement ne peut légalement durer plus de 7 jours pour les jeunes, et 20 jours pour les anciens. La dignité, l'humanité, la raison, la prise en compte de la psyché sont autant de motifs qui ont du inspirer ces limites. Calcule ami, par toutes les méthodes de calcul possibles, du 16 Mars au 31 Mars, prolongé jusqu'au 15 Avril deux-mille-vingt nous dénombrerons un nombre de jours bien au delà de ces limites.


Comprends-tu mon ami, l'abime où nous plongeons ? Peux-tu encore prétendre que la crainte de la mort et le désir de survie n'ont pas précipité dans un gouffre le jugement de notre exécutif ?

Une pseudo-quarantaine vaut mieux que rien du tout ! Peut-on affirmer.

Comme l'on peut claironner « restez chez vous » et demeurer dans cet entendement sans autre doute ?


Eh bien non! ce n'est pas la simplicité de cette formule qui couvre toute la complexe organisation d'une quarantaine. Comme le précise les recommandations de l'OMS des 29 février et 19 mars 2020 si « l’instauration de mesures de quarantaine au début de l'éclosion d'un foyer peut retarder l’apparition de la maladie dans un pays ou une zone et/ou peut retarder le pic de l’épidémie dans une zone où il y a une transmission locale », ces recommandations préviennent également que « si elle n’est pas mise en œuvre correctement, la quarantaine peut aussi faire apparaître des sources de contamination supplémentaires et contribuer à la propagation de la maladie. ». Or, elles définissent au passage une des modalités sine qua non de la quarantaine et de l'isolement « Dans le contexte de la flambée actuelle de COVID-19, la stratégie mondiale d'endiguement prévoit l’identification rapide et l’isolement des cas confirmés en laboratoire et leur prise en charge soit dans un établissement médical soit à domicile »


Le confinement est donc non seulement une sanction pour les Hommes, mais aussi une source possible de propagation pour le virus. La société entière se retrouve sur la même ligne de mire malgré les maux de la distanciation sociale. Mourir deux fois.


Y-ajouterais-je l'insalubrité conjointe de la misère, avec l'entassement de familles dans des espaces qui ne sont que des bouges, moins enviable encore que des cellules. Souffrir combien de fois ?


Ni la mémoire, ni la raison, ni les principes ne doivent faillir, quelles que soient les circonstances. Dans ce dessein la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de mille-sept-cent-quatre-vingt-neuf est un phare éternel. Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l'oppression. A la chandelle du code pénal qui fait du confinement une mesure de sanction, sous la lueur des recommandations de l'OMS, j'accuse le le gouvernement auteur du décret du 16 mars 2020, « la loi des malades » de crime contre les principes essentiels d'une nation et des citoyens qui la constitue.


Enfin, comme si cela ne suffisait pas, le garde-fou de la république n'a pas accompli sa tache. Le Parlement, qui aurait du mettre en cause l'action de l'exécutif, s'est défaussé de son rôle. Engagé pour les uns dans un suivisme délétère, engagé pour les autres dans le même élan de folie que celui du gouvernement, dans une union morbide, le parlement n'a pas su saisir les mécanismes en jeu. Pire, il a regardé le spectacle de la mise à mort de la nation, en croyant prévenir la mise à mort du peuple. Dans le mépris et l'ignorance.


Ils ont vu. Ils n'ont pas su. Ils se sont tus.


Les députés de l'Assemblée Nationale ont vu la condition civile du peuple changer par un mouvement de transgression.

Ils n'ont pas compris que les droits des hommes, c'est à dire, les droits de liberté, d'égalité, de manifester, sont antérieurs à toute assemblée législative ou constituante, et ces droits sont indépendants de toute espèce d'assemblée et de gouvernement. Ils n'ont pas compris que le pouvoir en place ne donne pas ces droits ni ne les retire, il ne décrète pas sur ces droits; il doit se borner à déclarer qu'ils sont tels. Ils n'ont pas compris que les droits des Hommes sont des faits.

On déclare un fait; on décrète une loi.

Ils auraient dû devant ce décret, crier et déclarer d'une même voix, la liberté. Mais il se sont tus.


Il se sont tus dans un silence funeste, pétri du mépris et de l'ignorance qu'il est bien impossible que le corps de la nation se constitue si le peuple n'est pas libre.

Ils ont donc cessé d'être les représentants du peuple.

Ils ont cessé d'être des députés dès l'instant où eux-mêmes se sont défait de cette fonction par l'ignorance de la liberté et du suffrage universel. Ils se sont défait de cette fonction en se soumettant à la folle volonté de l'exécutif.


Ami ! Songe au sénat de Tibère, songe au parliament de Henri VIII, songe au sénat de Napoléon, songe à la chambre introuvable de Louis XVIII, songe à l 'assemblée nationale de Pétain.

De tous les fléaux politique, le plus effroyable est une assemblée qui n'est que l’instrument d'un seul homme. Ceux qui n'osent vouloir en leur nom propre, ceux qui veulent sur ordre d'un seul, ceux qui se font la voix du vœu et de l'ordonnance d'un seul, ceux là ne sont pas les interprètes libres du vœu national.


Ce sont ceux-là qui ont acquiescé l'Etat d'Urgence Sanitaire.


Et dans cette folie, ils ont laissé reconduire des privilèges de classe inventés dans le décret du 16 mars 2020. Ils ont respectivement laissé substituer la noblesse, le clergé et le tiers état par la classe des travailleurs du primaire, du secondaire et du tertiaire. Ils ont laissé définir des métiers utiles et des métiers inutiles. Ils ont laissé octroyer à certains selon cette utilité prétendue, le privilège de circulation ou, dans le terme consacré, de déplacement dérogatoire. Pourtant, on n'est libre non par des privilèges mais par les droits de citoyen, droits qui appartiennent à tous. Tout ce qui est privilégié par la loi, de quelque manière qu'il le soit, sort de l'ordre commun, fait exception à la loi commune. Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. L'utilité commune ne peut fonder que la distinction sociale.


Les travailleurs de la terre, de l'eau et de l'énergie, tous ceux qui fournissent la matière première aux besoins de l'homme ; les travailleurs qui transforment les matières pour leur consommation ou leur usage ; les travailleurs qui sont intermédiaire entre le producteur et le consommateur, ceux qui organisent le débit, soit en gros, soit en détail, et répartissent sur le territoire les biens de consommation ; les travailleurs qui s'occupent de soins directement utiles ou agréables à la personne, depuis les professions scientifiques et libérales les plus distinguées, jusqu'aux services les moins estimés ; tous les travailleurs concourent également au fonctionnement de la société et ne sauraient se voir confisquer leurs droits sur des critères de distinction sociale.


Ami, j'aimerai tel Pédarète, ne siégeant pas comme un des cinq-cent-soixante-dix-sept qui compose l'Assemblée Nationale, m'en retourner de l'assemblée, plein de satisfaction et de joie de voir que la France compte cinq-cent-soixante-dix-sept citoyens meilleurs que ma personne. Hélas, point davantage que je ne suis Pédarète, nos représentants n'ont guère la valeur requise des conseillers qu'ils doivent être.


Ni la mémoire, ni la raison, ni les principes ne doivent faillir, quelles que soient les circonstances. Dans ce dessein la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de mille-sept-cent-quatre-vingt-neuf est un phare éternel. Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l'oppression. J'accuse le gouvernement auteur du décret du 16 mars 2020, « la loi des malades », j'accuse le parlement électeur de l'état d'urgence sanitaire, de crime contre les principes essentiels d'une nation et des citoyens qui la constitue.


Et l'exécutif et le législatif se trouvant en association dans ce crime, j'en appelle au chef de l'état, car toute Société dans laquelle la garantie des Droits n'est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n'a point de Constitution. Car c'est au président de la république de veiller au respect de la constitution. Car en pareil cas, il lui incombe de recevoir la démission du gouvernement et de dissoudre l'assemblée nationale pour assurer la continuité de la nation, et avec elle, la continuité de l'état.


Sous l'autorité du préambule de la déclaration de l'homme et du citoyen de mille-sept-cent-quatre-vingt-neuf, que je rappelle ci-après, plus encore qu'un appel au président de la république, je lui réclame, sur des principes simples et incontestables, pour le bonheur de tous le maintien de la constitution.


« Les Représentants du Peuple Français, constitués en Assemblée Nationale, considérant que l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de l'Homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des Gouvernements, ont résolu d'exposer, dans une Déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de l'Homme, afin que cette Déclaration, constamment présente à tous les Membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs ; afin que les actes du pouvoir législatif, et ceux du pouvoir exécutif, pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en soient plus respectés ; afin que les réclamations des citoyens, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution et au bonheur de tous. »


Le 28 mars deux-mille-vingt,


Le Citoyen Inconnu



Merci à Cicéron, Constant, Hugo, Juvénal, Mirabeau, Plutarque , Sieyiès, Suétone.

Merci à Samantha K Brooks, Rebecca K Webster, Louise E Smith, Lisa Woodland, Simon Wessely, Neil Greenberg, Gideon James Rubin.

Merci à l'OMS.


Documents disponibles en ligne qui ont été cité:









147 vues1 commentaire

Posts récents

Voir tout

Poésie de la Vie et du Covid

Références consultables en ligne: https://www.ined.fr/fr/tout-savoir-population/chiffres/france/mortalite-cause-deces/table-mortalite/ https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2762130

bottom of page